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Temps de prière et de méditation pour le dimanche 17 mai 2020

Béni soit Dieu ! Il n’a pas écarté ma prière, il ne m’a pas privé de son amour.

Psaume 66, 20

Préambule

Comme pour les semaines précédentes, je vous propose un temps de prière et de méditation que je vous invite à vous approprier et à imprimer pour celles et ceux de votre entourage qui ne peuvent avoir accès à internet.

Écris en « je » pour les personnes seules, il est tout à fait possible de dire les choses en nous si on est à plusieurs ou de laisser le texte tel quel.

Pour celles et ceux qui impriment le texte et ne peuvent écouter les temps musicaux, vous pouvez aisément prendre n’importe quelle musique qui vous fait du bien.

Je vous souhaite un bon temps de prière et de méditation.

Fraternellement

Benjamin Buchholz.

Ouverture

Seigneur,

Tu es là, et tu entends mes prières. Tu me connais comme moi-même je ne me connais pas. Oui, tu es proche de tout être humain. Tu es proche de moi, de ma famille, de mes amis.

Ce matin et ces jours-ci, j’ai d’autant plus besoin de ta présence. De ressentir ton soutien pour avancer, ton souffle pour aimer et ton amour pour vivre. Tout ceci m’est nécessaire et tu le sais.

Humblement, donne-moi de ressentir encore plus fortement ta présence. De t’entendre vivement dans la lecture de ta Parole, de pouvoir me remettre pleinement en toi dans la prière.

Tu es avec moi, donne-moi de te reconnaître.

Amen.

Musique, silence ou chant

Louer

Je te rends grâce Seigneur, pour tout ce que tu m’as donné de bon cette semaine et pour tout ce que tu t’apprêtes à m’offrir pour les temps à venir.

Je sais que des épreuves il y en a tous les jours. Et pourtant, tu es là dans les interstices comme un souffle bienveillant, un doux murmure. Une main amicale et fraternelle tendue pour moi.

Je te rends grâce, car tu crois en l’être humain. Tu ne l’enfermes pas dans ses malheurs et ses péchés. Tu crois qu’en chaque être humain, il y a la possibilité du bon. C’est ton pari fou de l’amour inconsidéré que tu as pour moi et pour tout être humain. Ton amour est folie à mes yeux.

Je te rends grâce Seigneur, car tu veux nous soutenir en chaque instant. Tu veux insuffler de l’espoir là où il n’y en a pas, là où il n’y en a plus. Tu refuses que je baisse les bras quand je doute de ne pas avoir la force, que je cède au fatalisme.

Oui Seigneur, ton amour me dépasse, je ne le comprends pas toujours, mais il est là. Merci Seigneur.

Amen.

Prier pour déposer et recevoir

Seigneur,

J’entends à nouveau le bruit des voitures qui circulent. L’activité reprend peu à peu. Tous espèrent retrouver une certaine normalité perdue. Mais rien n’est normal. Je ne suis pas normal, car tu le sais, la normalité n’existe pas.

Tu le sais, je ne peux compter le nombre d’émotions qui me traversent. Les questions qui m’interpellent et me pèsent au jour le jour. Je ne peux compter tous les moments où je semble perdre pied. Je ne peux compter tous les instants où ma foi et mon espérance sont fragilises par les épreuves et mon manque de confiance en toi et en la vie.

Tout ceci m’empêche de te recevoir pleinement. D’accueillir le monde avec ce qu’il a de beau et de moins beau.

Et toi, tu ne veux pas me laisser seul avec tout ça. Tu veux que je te fasse confiance et que je me remette entièrement entre tes mains.

Merci de m’offrir la possibilité de le faire et de porter avec moi ce qui me pèse et que je veux te remettre maintenant dans le silence.

Temps de silence.

Dans le livre de Josué, on peut lire : N’oublie pas que je t’ai recommandé d’être courageux et fort. Ne tremble pas, ne te laisse pas abattre, car moi, le Seigneur ton Dieu, je serai avec toi partout où tu iras. (Josué 1.9)

Merci Seigneur pour cette parole dite aussi pour moi. Amen.

Musique, silence ou chant

Méditation

Matthieu 6, 5 à 15

5Quand vous priez, vous ne serez pas comme les hypocrites : ils aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des grandes rues pour que tout le monde les voie. Je vous le déclare, c’est la vérité : ils ont déjà leur récompense. 6Mais toi, lorsque tu veux prier, entre dans ta chambre, à l’écart, ferme la porte pour prier ton Père qui est là, dans cet endroit secret ; et ton Père, qui voit ce que tu fais en secret, te récompensera.

7Quand vous priez, ne répétez pas sans fin les mêmes choses comme les païens : ils pensent qu’ils seront exaucés en multipliant les paroles. 8Ne les imitez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous le lui demandiez. 9Vous donc, priez ainsi :

“Notre Père qui es dans les cieux, que chacun reconnaisse qui tu es ; 10que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme dans les cieux.

11Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin. 12Pardonne-nous nos torts, comme nous pardonnons nous aussi à ceux qui nous ont fait du tort.

13Et ne nous laisse pas entrer dans l’épreuve, mais délivre-nous du Mauvais.”

14En effet, si vous pardonnez aux autres leurs fautes, votre Père qui est au ciel vous pardonnera aussi. 15Mais si vous ne pardonnez pas aux autres, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes.

Cette étrange proximité…

Il est assez étonnant de découvrir comme parfois les textes proposés à méditer dans notre calendrier rejoignent d’eux-mêmes l’actualité. Si le déconfinement est en train de se faire, les églises ne peuvent toujours pas rouvrir leurs portes pour les cérémonies habituelles. Et voilà qu’on nous propose de méditer ce passage de l’Évangile de Matthieu avec cette invitation de Jésus à prier non pas à l’église ou à la synagogue, mais dans sa chambre ! À prier dans la plus stricte intimité. On va dire que ça tombe à pic, puisqu’on n’a pas vraiment le choix pour le moment !

Évidemment, n’y voyons pas là la justification d’abandonner le culte traditionnel et le fait de se retrouver ensemble pour prier. Bien au contraire, il s’agit plus d’une invitation à remettre du sens dans notre prière et de redécouvrir cette relation si singulière que nous pouvons avoir avec Dieu. Apprendre ou réapprendre ce lien qui s’exprime dans la prière la plus essentielle qui est le Notre Père. Une prière qui est bien plus qu’une litanie qu’on répète régulièrement comme si elle était une incantation magique. Est-ce que simplement répéter c’est déjà prier ? C’est bien la remarque que pose ici Jésus. Est-ce qu’en priant le Notre Père comme nous le faisons, ne ferions-nous pas l’inverse de ce que recommande Jésus ?

Petit, lors de mon catéchisme, je me souviens d’une remarque qui m’habite encore aujourd’hui lorsque je commence la prière du Notre Père. Je ne saurais plus à qui l’attribuer, mais ce fut quelque chose qui aujourd’hui a tout son sens. Dans son essence, cette remarque disait : « Quand tu pries le Notre Père, tu as l’assurance qu’il y a toujours quelqu’un, quelque part dans le monde, qui est en train de le prier avec toi au même moment » ou pour le dire autrement, en cet instant même, le Notre Père est prié quelque part. Et vu le nombre de chrétiens dans le monde, car il semblerait qu’il y ait environ 2,5 milliards de chrétiens actuellement, c’est statistiquement vrai.

Voilà une étrange proximité avec des personnes que je ne connais même pas ! Un lien, certes invérifiable, mais pourtant bien réel. Et d’une certaine façon, ce lien si étrange dit quelque chose de profond sur l’essence même du Notre Père, de la prière que Jésus a enseignée. Dans cette prière au premier abord personnelle, il y a toute la dimension universelle de l’amour de Dieu. Ce n’est pas mon Père, mais Notre Père !

Du nous au je…

Cela pose évidemment la question de qui est ce Père ? Qui est Dieu ?

Le théologien Raphaël Picon disait : « Quand je dis « Dieu » ce n’est déjà plus Dieu que je dis ». En d’autres termes, je ne peux enfermer Dieu dans une définition ou une interprétation. Je ne peux le réduire à ce que je pense qu’il est. On dit bien que Dieu est celui qui est tout autre. C’est un Dieu qui est avant tout altérité et cela a toute son importance.

C’est parce que Lui est tout autre, qu’il m’échappe, que je ne peux pas l’enfermer, que je peux être moi ! Le concept peut paraître compliqué, mais ne l’est pas tant que ça. Et d’ailleurs, la période que nous vivons actuellement illustre justement la question de l’altérité.

Alors que nous avons passé plusieurs semaines enfermés, et c’est encore le cas pour beaucoup de personnes aujourd’hui, c’est bien la relation à l’autre qui est remise en question. Le rapport et les liens que nous avons les uns envers les autres, les uns avec les autres. Le confinement aura eu de bon que de rappeler à quel point nous sommes dépendants des uns et des autres. Pas seulement d’un point de vue économique, mais aussi socialement et affectivement.

Oui, on se rend compte combien une banale fête de famille est importante. À quel point des petits enfants peuvent nous manquer. Combien les amis sont précieux dans la construction de soi. À quel point la caissière ou le caissier du super marché ont toute leur valeur pour moi qui ai besoin de faire mes courses. Ce sont tous ces liens, toutes ces relations qui font qui je suis et qui me permettent d’être, aussi bien physiquement que moralement. En d’autres termes, c’est bien parce que je suis un être de relations et en relation que je peux être !

Et parmi toutes ces relations, il y a Dieu. Un lien qui m’est proposé et que je partage avec d’autres. Un lien qui nous échappe, mais qui est essentiel. Pouvoir nommer ce lien relève effectivement de la foi. Sans le comprendre vraiment, c’est reconnaître qu’il est là.

Oui, reconnaître l’altérité de Dieu, c’est me remettre à la place qui est la mienne. À savoir un être imparfait, fait de doutes et de croyances, de vérités et d’erreurs. C’est me rappeler les limites de mon être. Savoir que je suis mortel et l’accepter tant bien que mal. Reconnaître l’altérité de Dieu, c’est aussi avoir conscience que dans le fond il y a bien des choses que je ne maîtrise pas et qu’il n’est pas nécessaire de maîtriser. Comme le dit un ami pasteur, Jean-Mathieu Thallinger : « reconnaître l’altérité divine c’est me situer comme enfant devant un Père. C’est-à-dire reconnaître que je ne suis pas tout, que je ne sais pas tout, que j’ai à apprendre encore, mais aussi que je me sens en confiance, en sécurité, et aimé. »

Une question de volonté… mais pas la mienne.

Dès lors, cette altérité possible avec Dieu va avoir toute son importance sur ce que nous demandons à Dieu en priant le Notre Père. Et ce que dit Jésus, ce qu’il nous invite à prier est tout à fait intéressant. En priant le Notre Père, je ne prie pas pour ce que je veux moi, mais pour ce que Dieu veut pour moi !

Oui, en disant : « Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin (ou de ce jour) », c’est me décentrer de moi-même et faire confiance à Dieu et en sa volonté. Ou pour le dire autrement, c’est me décharger du poids de savoir ce qui est bon pour moi. De devoir décider de ce qui est bon pour moi.

C’est aussi ce que dit Jésus au début de notre passage : « Quand vous priez, ne répétez pas sans fin les mêmes choses comme les païens : ils pensent qu’ils seront exaucés en multipliant les paroles. Ne les imitez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous le lui demandiez. »

Dieu sait de quoi nous avons besoin. Et je crois qu’en cette période trouble où les questions, les doutes, les angoisses et les incertitudes ne cessent de grandir, il est bon de remettre sa confiance en autre chose que soi. Dieu est là pour ça !

Amen.

Musique, silence ou chant

Prière d’intercession et Notre Père

Seigneur Jésus Christ, tu as promis d’être présent au milieu de ceux qui prient en ton nom : accorde-moi d’unir ma prière à la tienne pour que ton règne vienne.

Je te prie :

Pour ceux qui ont des responsabilités dans la vie publique, qu’ils travaillent avec droiture pour le bien de tous, en particulier dans ce temps de crise.

Pour les savants et les chercheurs, que leur travail serve à toute l’humanité, qu’ensemble ils trouvent de quoi affronter cette épidémie qui nous touche, qui affecte nos proches et qui atteint le monde entier, l’ensemble de l’humanité.

Rends nous solidaires de celles et ceux qui souffrent aujourd’hui ou qui auront du mal à vivre les conséquences de cette crise demain, dans les mois qui viennent.

Pour ceux qui souffrent dans leur corps mais aussi sur leur lieu de travail, pour ceux qui sont sans emploi, ou qui vont l’être, que leur dignité soit respectée.

Pour les prisonniers et les oubliés de la société, que nous soyons solidaires de leur souffrance.

Pour les enfants qui connaissent l’abandon, qu’ils trouvent paix auprès de ceux qui les accueillent.

Pour l’Église, qu’en elle, nous soyons des signes de l’amour fraternel, encore plus en ce moment et davantage dans les temps qui viennent.

Dans le silence, je veux te nommer toutes celles et ceux pour qui je veux te prier plus spécialement.

Temps de silence

Et comme ton enfant, je veux te prier comme Jésus-Christ me l’a enseigné en te disant :

Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles.

Amen

Bénédiction

Puisses-tu Seigneur, m’accompagner sur mon chemin, me porter dans mes difficultés, me soutenir dans mon espérance. Que ton amour soit vivant en moi et en toutes et tous. Amen.